Dominique BAUDIS, Président de l'Institut du Monde Arabe.
Question : Durant la campagne électorale française qui vient de s'achever, les questions internationales ont été assez peu abordées. Néanmois, le Président élu, Nicolas SARKOZY, qui prendra ses fonction demain a évoqué la question de la création d'une Union Méditerranéenne. Que pensez-vous de cette initiative ?
Dominique BAUDIS : Nous entrons en effet dans une nouvelle phase de la politique française avec l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République. J'ai été très attentif à sa déclaration, dès le soir de son élection,concernant cette création d'une Union Méditerranéenne. C'est une perspective dynamique dans laquelle l'IMA peut être concernée en raison de son action depuis 20 ans en faveur du dialogue entre les rives nord et sud de la méditerranée. Il convient toutefois d'en déterminer les contours et les ambitions. Au niveau économique les différences entre le nord et le sud de cette région sont fortes et il me semble difficile de parvenir à une intégration économique avec des délégations de compétences similaires à celles de l'UE. Il est également important d'en définir le périmètre : le sud de l'Europe (Espagne, France, Itale, Malte, Grèce, voire les pays du Balkan), la Turquie, le Maghreb, le Liban, la Syrie, l'Egypte et Israël. Est-il envisageable d'engager un processus avec l'ensemble de ces pays sans que certains en récusent d'autres ? Les questions sont multiples, mais les bénéfices d'une telle union sont importants aussi bien en terme de diffusion des valeurs, tels les droits de l'Homme en général et ceux de la femme en particulier, le développement des valeurs démocratiques et la bonne gouvernance politique et économique. Les propos et la démarche de Nicolas Sarkozy sont des signes forts addressés aux pays riverains du sud et de l'est de la méditéranée et constitue un défis que nous devons tous relever.
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