Guy RYDER, Secrétaire Général De la Confédération Syndicale Internationale.
Question : Monsieur Ryder, durant votre intervention, vous avez évoqué le fait que la mondialisation représente à la fois un atout et un danger pour les salariés. Ne pensez-vous pas que les salaries des pays où le taux de syndicalisation est très élevé, comme les pays du nord de l'Europe par exemple, seront plus à même de tirer avantage de la mondialisation que les salariés des pays où le taux de syndicalisation est faible, voire très faible, comme la France.
Guy RYDER : En effet, les salariés des pays où plus de 80% d'entre eux sont syndiqués sont plus puissants pour imposer une meilleure répartition des gains de la mondialisation. Il faut noter que dans les pays du nord de l'Europe, les salaires sont en moyenne plus élevés qu'en France par exemple, la répartition des richesses y est donc meilleures. Il est vrai que la France connaît un taux de syndicalisation parmi les plus faible d'Europe. De plus la majeure partie des salariés syndiqués sont ceux des services publics. Les salariés du secteur privés, moins bien représentés, ne participent pas à l'établissement des règles de la mondialisation, mais la subissent. Le cas d'Airbus en est une parfaite illustration, une participation minime des salariés aux résultats de l'entreprise et des dividendes maximum pour les actionnaires. La mondialisation est inéluctable, il faut ouvrir les yeux. Il vaut mieux faire partie du changement et en tirer profit dès maintenant plutôt que de le subir dans dix ans quand nous aurons ouvert les yeux.
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