Sans vouloir reprendre à mon compte cette citation d’Elie Barnavi (historien, ancien ambassadeur d’Israël en France) lors d’une conférence qu’il a donnée le lundi 22 janvier 2007 à l’IHEDN, il faut convenir qu'elle reflète bien la situation des démocraties occidentales face aux montées concomitantes des extrémismes politiques et du fondamentalisme islamique.
A force de vouloir faire « du politiquement correct » les représentants des partis modérés des pays occidentaux ont déroulé le tapis rouge à ces deux extrémismes.
En effet si la France a été un précurseur en la matière, avec une droite et une gauche radicale dépassant les 35% de votants lors des présidentielles de 2002, les autres pays européens ne sont pas épargnés, que ce soit la Belgique, les pays scandinaves et même les Pays Bas, longtemps un modèle de tolérance, ébranlés par l’assassinat du cinéaste Théo van Gogh le 2 novembre 2004 par un fondamentaliste islamique.
Nos démocraties occidentales s’avèrent actuellement incapables d’assimiler non seulement la majorité des jeunes issus de l’immigration, mais plus généralement les jeunes issus de quartiers défavorisés.
Un chômage endémique, le manque de projet social et moral, le développement de zones de « non droit », l’insécurité sont autant de facteurs faisant le terreau des extrémismes et du communautarisme, l’un et l’autre vivants en parfaite symbiose.
Face à cette situation, aggravée par les conflits dits religieux au Moyen et Extrême-Orient, les démocraties doivent cesser de se fendre de déclarations angéliques et mettre en œuvre une politique volontariste, visant à l’intégration des jeunes issus de l’immigration ou des quartiers défavorisés.
Il faut leur proposer un modèle « moral » autre que les gangs à l’américaine, l’Intifada à la palestinienne, l’argent facile des trafics ou des aides sociales.
La valeur travail, le respect de l’autre, le civisme, l’amour de son pays ne doivent plus être des « gros mots » réservés à quelques nationalistes ou nostalgiques, mais des références que seuls des pays démocratiques peuvent offrir à une jeunesse en quête d’idéal.
Mais ces valeurs resteront lettre morte si l’on continue à tolérer le prosélytisme fondamentaliste dans nos banlieues, le fait que plus de 30% des jeunes soient sans emploi ou sans formation ; tant que l’on ne casse pas le phénomène de ghettoïsation par une politique du logement volontaire et visant à la mixité sociale, par une politique favorisant la création de richesse, donc d’emplois, et ne confisquant pas plus de 60% de ces richesses sous le prétexte d’une politique de redistribution sociale qui, de fait, n’est qu’une façon détournée d’acheter un semblant de paix sociale à court terme.
Il faut redonner aux jeunes de nos banlieues des repères, une formation, une ouverture sur un monde qui va au delà de la barre d’immeuble ou de la série télévisée.
Il est encore temps de réagir si l’on refuse la fatalité d’un 21 avril 2002 ou pire un 30 janvier 1933. Oui les démocraties oublient vite que les fascismes arrivent souvent au pouvoir par la voie des urnes !
Alors, avant que des fascistes, rouges, bruns ou verts, mettent en œuvre leurs solutions aux problèmes de notre société, au lieu de dire qu’untel pose les vraies questions mais donne de mauvaises solutions, posons les vrais problèmes, osons affronter la réalité et trouvons les bonnes solutions.
Ces solutions, ce n’est pas une gauche conservatrice et archaïque qui va les mettre en œuvre, elle qui est l’allié objectif de ces extrêmes, mais une droite qui n’aura plus honte d’elle-même ; ce n’est pas la candidate socialiste, malgré sa bravitude, mais un candidat qui ose affronter les problèmes, cherche à trouver des solutions et propose un pacte social qui saura rassembler les français dans un élan commun.
Un tel candidat, je n’en vois qu’un seul, c’est Nicolas Sarkozy.
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