1. Une polémique créée et entretenue de toutes pièces
Ce qui est choquant dans l’interview de Nicolas Sarkozy à Philosophie Magazine, ce n’est pas la réponse, c’est la question de Michel Onfray qui présente la pédophilie comme une « formule » de sexualité, au même titre que l’homosexualité et l’hétérosexualité, et qui considère que chacun s’oriente vers l’une de ces trois voies en fonction de son environnement et non de ses gènes.
En réponse à cette assertion, Nicolas Sarkozy indique « qu’il incline à penser qu’on naît pédophile » et que « c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions pas soigner cette pathologie ».
Nicolas Sarkozy met donc sur deux plans très différents, d’une part, l’hétérosexualité et l’homosexualité, qui sont des orientations sexuelles, d’autre part, la pédophilie, qu’il considère à juste titre, comme une maladie
. Comme il s’en est expliqué mardi 10 avril au matin sur France 2, éprouver du plaisir à avoir des relations sexuelles avec des enfants, au surplus que l’on viole, ne peut pas être considéré autrement que comme une anomalie.
2. La pédophilie est-elle génétique ?
Nicolas Sarkozy ne l’affirme pas, en tout cas il ne considère pas qu’elle est forcément ou uniquement d’origine génétique.
. Il sait, comme nous le savons tous, que la pédophilie vient hélas souvent après des brutalités et des violences analogues subies pendant l’enfance. Pour autant, de nombreux chercheurs ont mis en évidence ou cherchent à mettre en évidence les facteurs chimiques et/ou anatomiques de certaines pathologies psychiatriques, par exemple la schizophrénie. Preuve en est que l’on traite ces pathologies en partie par des médicaments. Il existe des travaux de scientifiques reconnus qui portent directement sur les facteurs chimiques ou anatomiques de la pédophilie. Or, à partir du moment où l’existence de facteurs chimiques ou anatomiques expliquent pour partie ces anomalies comportementales, il n’est pas incohérent de penser qu’elles peuvent avoir une origine génétique.
3. Soigner la pédophilie et prévenir le suicide
Car, au-delà du débat scientifique que nul ne peut trancher à ce jour, la vraie question est en réalité de savoir comment soigner les pédophiles et comment prévenir le suicide. Sur ce point, Nicolas Sarkozy tranche par la précision de ses propositions depuis quatre mois quand les autres candidats n’ont aucune idée.
Concernant la pédophilie, outre la recherche, qui doit se poursuivre, il faut agir dans deux directions :
- soigner les pédophiles, en particulier lorsqu’ils sont en prison , ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a proposé à plusieurs reprises que des prisons-hôpital soient créées pour que ces personnes reçoivent tous les soins dont elles ont besoin ;
- bien mieux protéger les enfants : Si Nicolas Sarkozy souhaite une réforme de la justice des mineurs, ce n’est pas seulement pour répondre au drame de la délinquance des mineurs, c’est aussi pour mieux protéger l’enfance en danger grâce au renforcement des moyens de la protection de l’enfance en danger, à la spécialisation de juges dans cette fonction, à la constitution d’équipes d’éducateurs veillant à l’exécution immédiate des mesures de protection décidées.
Quant au suicide des adolescents, Nicolas Sarkozy a proposé d’engager une grande politique de prévention de la dépression et du mal-être. Un pays civilisé ne peut pas accepter que près de 100 jeunes mettent fin à leurs jours chaque mois, sans compter les innombrables tentatives. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a proposé notamment la création de maisons pour adolescents dans tous les départements, des lieux où les adolescents sauront qu’ils pourront trouver des professionnels pour les aider.